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Camp climat – Climate Justice Camp

Suite à la résurgence des mobilisations sur la question climatique depuis 2018, nous avons ressenti le besoin de créer des moments de rencontre autour de la justice climatique, qui donnent en priorité la parole aux personnes premièrement impactées par les dérèglements climatiques et plus largement par les oppressions sociales. Le collectif du Climate Justice Camp est né et a organisé un camp en 2019 à Gooik (Flandre) et en 2020 et 2021 à Bruxelles.

Plus d’infos sur: https://climatejusticecamp.be/

Les débats traditionnels portant sur les causes (et responsabilités) du changement climatique, et les moyens d’y remédier (les solutions) ont tendance à se focaliser sur les émissions de gaz à effet de serre et sur la consommation de ressources, en sous-estimant ou en ignorant complètement les moteurs structurels du changement climatique et de la vulnérabilité. L’incapacité à reconnaître les dynamiques politiques, économiques et sociales qui ont mené au réchauffement climatique (et qui ont rendu certaines personnes plus vulnérables face à ses impacts) ne peut cependant mener qu’à des conclusions inappropriées sur les causes (et responsabilités) et des solutions au changement climatique.

Au contraire, nous pensons que la problématique de la justice climatique est étroitement liée au capitalisme et à d’autres systèmes d’oppression, que ce soit le patriarcat, le racisme et le colonialisme, la cishétéronormativité, le classisme, le validisme, le spécisme… (pour ne citer qu’eux). Nous pensons que ces systèmes d’oppression sont à la fois à la base du changement climatique, et sont renforcés par ce dernier. Nous clamons également que toute libération qui aurait lieu au détriment d’autres groupes opprimés n’est pas une vraie libération. C’est la raison pour laquelle nous plaidons pour une meilleure compréhension des différentes oppressions et des luttes contre celles-ci afin de nous en libérer. Dans la mesure où ces formes d’oppression sont interconnectées, nous plaidons pour des formes de résistances interconnectées, qui ne peuvent naître que d’une forme de dialogue sincère, qui requiert du temps et des espaces. Ces espaces peuvent être de nature physique (sous la forme d’une infrastructure physique comme le camp pour la justice climatique, qui a été pensé comme un lieu de rencontres) ou mentale (en nous éloignant temporairement d’un activisme orienté vers les actions et les résultats) et doit appartenir à tou.te.s dans un esprit de co-construction.

C’est la raison pour laquelle nous avons pensé qu’un premier pas était de donner du corps à la justice climatique, en interrogeant certaines personnes et certains groupes sur leurs relations au changement climatique, en relation avec leur position dans les structures de pouvoir. Entre mars et juin 2019, nous avons organisé une série d’événements « Shape the Camp » pendant lesquels des personnes concernées (par ces différentes formes d’oppression) sont venues partager leur expérience et leur relation au changement climatique et au mouvement climatique. Iels ont également partagé certaines idées sur la manière de rendre le camp le plus safe possible pour tou.te.s.Quatre « Shape the Camp » ont été organisés, sur le féminisme, les problématiques LGBTQI+l’antiracisme et le décolonialismel’âgisme. Nous vous invitons à lire les comptes-rendus de ces rencontres organisées en non-mixité choisie.

 

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